

Le phare, au loin, croyant apercevoir un confrère, salue en enlevant son chapeau dont le bord est formé par le garde-fou auquel se cramponne désespérément le gardien du phare en poussant de petits cris plaintifs comme les gens dans les balançoires.
Une raie d'une grande élégance s'incline devant la sirène et sort sa montre de sa poche.
La montre fait "psst" et la chaîne qui retenait prisonniers les captifs rejoint la montre avec

Délivrée, la sirène pousse un cri de révolte, BALADAR appelle au secours....
....et l'émeute commence.
Le poisson marteau, protégé par les seiches jetant des nuages d'encre, enfonce la porte de la sardinerie.
La pieuvre attrape les gardes-chiourme au lasso.

Deux ou trois sardines infirmières soignent les blessés, ceux qui ont été malencontreusement atteints par l'encre des seiches sont ranimés à coups de tampon buvard et reprennent leurs couleurs primitives.
A l'intérieur de la sardinerie, les homards se servant de leurs pinces comme d'un o

Choeur des sardines, des harengs et des homards délivrés, interrompu par une cavalcade. Ils se précipitent aux fenêtres.
Dehors, la force publique s'enfuit, guidée par BALADAR père épouvanté et cramponné à la crinière d'un gendarme bovin.
Le poisson volant

réquisitionne une anguille et se jette à sa poursuite. 
Il les survole, il les dépasse et voletant autour du phare il prend l'anguille et en joue comme d'une flûte.

Il les survole, il les dépasse et voletant autour du phare il prend l'anguille et en joue comme d'une flûte.
Le phare, qui n'était autre que le serpent de mer (on aurait dû s'en douter) dodeline de la tête charmé et sortant de l'au avec un bruit épouvantable, suit le poisson volant et, rejoigant les fugitifs, avale avec une grande satisfaction BALADAR père et la maréchaussée, crache les éperons et rentre dans la mer avec un grand floc.
F I N
Baladar in "La cinquième saison"
par Jacques Prévert
Edition Gallimard "Le point du jour"
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