Il suivait son idée, c'était une idée fixe et il s'étonnait de ne pas avancer.
Jacques Prévert

Allo, ben allo quoi ! T'es une fille ?
T'as pas de shampoing ?
Nabilla

"Les filles bien vont au paradis
Les mauvaises filles vont où elles veulent"
Anne Haunime






mardi 9 juin 2009

0 Baladar par Jacques Prévert - VI et fin ? ben non....

Chaque fois que l'oeuf touché se brise, un autre poisson volant en sort qui pond un autre oeuf d'où sort un poisson volant qui pond un oeuf, d'où ... etc.
Véritable petit feu d'artifice, et ballet des baleines venues assister à la fête.
Au comble de la joie BALADAR brise son fusil - crac-, enlace tendrement


la sirène, attrape le poisson volant et le plume comme on effeuille une marguerite.
Le malheureux animal dévoué et résigné répète d'une voix monotone et singulière :
"Un peu, beaucoup, passionnément."
Ils arrivent ainsi au village natal où la baleine le dépose sur le rivage
Enthousiasme des binious et des poissons.
Le soir à leur balcon
La sirène chante et tout le village vient l'écouter.
Un spectateur sourd monte sur un chat, lui pince la queue, le chat fait le gros dos et le spectateur dur d'oreille est à la hauteur du balcon.
Légèrement déplumé, le poisson volant joue aux cartes avec la pieuvre, il perd : elle a trop d'atouts en mains.
La nuit tombe et tel un bateau pirate, le navire arrive à son tour et le père BALADAR débarque avec deux personnages patibulaires, coiffés de képis portant des petits trous pour laisser passer leurs cornes (sortes de gendarmes ruminants). Ils entrent la nuit dans la maison et parlent à voix basse.
Caché dans une lessiveuse, le poisson volant passe la tête et prête l'oreille.
La nuit.
Les trois sinistres individus s'emparent de la sirène et de BALADAR.
Bousculade (au nom de la loi).
Très tôt le matin, la malheureuse sirène attachée dans le grenier de la sardinerie, dont les portes sont grandes ouvertes, est terrorisée par le père BALADAR qui la force à chanter.
Elle chante. Elle hurle.
Tous les poissons se lèvent et charmés prennent leur casquette et courent à la sardinerie.
A peine entrés, la porte se referme derrière eux et les gardes-chiourmes se précipitent et les enferment dans les boîtes de sardines.
D'autres malheureux sont contraints de fabriquer des filets de pêche, des hameçons ou des peignes avec les écailles des pauvres
tortues de mer qui grelottent de froid sans leur carapace.
Assis devant la porte de la sardinerie le père BALADAR fume un gros cigare avec béatitude.
Dans une guérite un garde-chiourme.
Passe un enterrement.
C'est l'enterrement d'une sardine (petit corbillard de fer-blanc). Derrière le corbilland, trainé par deux hippocampes, un biniou joue un air funèbre, vient ensuite la famille en grand deuil.
Ricanement formidable du père BALADAR qui envoie par dérision deux couronnes de fumée qui vont se fixer derrière le corbillard.
Indignation des poissons.
La pieuvre sort de sa niche, rend son tablier au père BALADAR et se retire avec dignité.
L'enterrement continue son cemin et gravit une petite pente, les hippocampes sont fatigués, le mort sort de sa boîte et pousse le corbillard avec complaisance. La famille applaudit.
Chez les poissons la révolte gronde.
Le père BALADAR se barricade et demande du renfort.
Arrivée de la force armée : quadrupèdes cornus.
Toujours captive, la sirène surveillée par un garde-chiourme regarde tristement BALADAR attaché au mur par une grosse chaîne.
Dehors petit sifflement.
Le garde-chiourme passe la tête à travers les barreaux ; le poisson volant lui fait un noeud avec les cornes. Arrivée d'un poisson torpille (gymnote) qui lui donne des coups de tête.

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