Il suivait son idée, c'était une idée fixe et il s'étonnait de ne pas avancer.
Jacques Prévert

Allo, ben allo quoi ! T'es une fille ?
T'as pas de shampoing ?
Nabilla

"Les filles bien vont au paradis
Les mauvaises filles vont où elles veulent"
Anne Haunime






dimanche 22 novembre 2015

0 Les vies multiples d'Amory Clay - William boyd

Je me suis demandée ce qui faisait que j'accroche ainsi à ce livre : la vie mouvementée d'Amory, ses rencontres masculines ou féminines et leur déroulement ou l'histoire du siècle qu'elle traverse ?
Sans doute les deux. 
Je me dis : "Roman de gare" bien écrit et sympathique.
Les personnages sont attachants. 
La femme s'émancipe et sait ce qu'elle veut. J'aurais bien aimé être elle.

Si l'une ou l'un d'entre vous peut me dire si l'on peut comparer William Boyd à Marc Levy (pas BH) ou Guillaume Musso qu'elle ou qu'il me le dise car j'ai un peu hésité, je dois dire que la facilité de lecture me le laisse à penser. Sous littérature ou vraie littérature ? 

                                                           
   
Critique chipée quelque part avec laquelle je suis d'accord. Peut pas dire mieux :

La vie à toute vitesse, sur tous les continents, la vie brûlée, la vie qui renaît de ses cendres et que l'on décide de prolonger de quelques années avant de l'arrêter « de sa propre main »… Ce sont « Les Vies multiples d'Amory Clay » (1908-1983), dernier roman TGV du romancier britannique William Boyd. Un maelström de fiction(s) qui raconte les aventures d'une photographe (au prénom masculin) traversant le XXe siècle. William dans la peau d'Amory : écrit à la première personne, le livre prend la forme de Mémoires.
On prend son souffle et on s'embarque pour l'Angleterre corsetée du début du siècle, puis dans le Berlin des Années folles, le New York des années 1930, le Londres de la Seconde Guerre mondiale, le Paris de la Libération, l'Ecosse des années 1950, le Vietnam sous les bombes des années 1960, une communauté hippie de Los Angeles en 1968… Rien ne manque ou presque des événements clefs du siècle dernier.
Amory Clay est une femme libre, raisonnablement sexuée (cinq ou six amants en cinquante ans), aussi à l'aise dans une orgie berlinoise que dans le château d'un lord écossais (son mari alcoolique Sholto). Mal partie dans la vie - son père, revenu déprimé de la guerre de 1914, a voulu se tuer et elle avec -, elle a conscience de l'importance de chaque instant, immortalisé par son appareil. Boyd fait s'emboîter l'Histoire et les histoires avec l'habileté d'un prestidigitateur. Son héroïne est sans cesse en action. Pas le temps d'avoir d'états d'âme. Amory est une image de l'être moderne. Pris dans un tourbillon, avançant pour ne pas tomber.

CLICHÉS ANONYMES

Happé par ce feuilleton boulimique, le lecteur en oublierait presque de se demander d'où viennent les clichés en noir et blanc illustrant le récit. Et si Amory Clay avait existé sous un autre nom ? Sous plein d'autres en fait : le romancier a rassemblé des photos anonymes pour donner corps à son récit, rappelant son canular de 1998 - il avait inventé la biographie d'une artiste imaginaire new-yorkaise, « Nat Tate ».
Au bout de la course folle d'Amory, d'aucuns verront dans ce « page turner british » un exercice un peu creux de narration. Mais l'élégance de l'écriture, la puissance des évocations imposent au final leur tendre musique. Tendresse d'un romancier de soixante-trois ans pour son héroïne femme d'action. Qui, en vivant libre, en vivant plus, a forcé la mort à reculer de quelques pas.

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Et que le vaste monde poursuive sa course folle !
Cormac Mc Carthy - La route