Je vous propose une série de petits poèmes composés par
PARNY (1753-1814)
qui se suivent, mais vous pouvez quand même les lires indépendemment.
En les lisant, j'ai tout de suite pensée à Sade et sa "Justine", j'ai vérifié les dates qui correspondent puisque Sade a vécu de 1740 à 1814, Parny et Sade sont donc complètement contemporains.
Si quelqu'un a des tuyaux je prend.
TABLEAU V
LE BAISER
Ah ! Justine, qu’avez-vous fait ?
Quel nouveau trouble et quelle ivresse !
D’un simple baiser est l’effet !
Le baiser de celui qu’on aime
A son attrait et sa douceur ;
Mais le prélude du bonheur
Peut-il être le bonheur même ?
Oui, sans doute, Ce baiser-là
Est le premier belle justine ;
Sa puissance est toujours divide.
Et votre cœur s’en souviendra.
Votre ami murmure et s’étonne
Et votre cœur s’en souviendra.
Votre ami murmure et s’étonne
Qu’il ait sur lui moins de pouvoir ;
Mais il jouit de ce qu’il donne ;
C’est beaucoup plus que recevoir.
TABLEAU VI
LES RIDEAUX
Dans cette alcôve solitaire
Sans doute habite le repos ;
Semblent fermés par le mystère ;
Et ces vêtemens étrangers
Mêlés aux vêtements légers
Qui couvraient Justine et ses charmes,
Et ce chapeau sur un sopha,
Ce manteau plus loin, et ces armes
Disent assez qu’Amour est là.
C’est lui-même : je crois entendre
C’est lui-même : je crois entendre
Le premier cri de la douleur,
Suivi d’un murmure plus tendre,
Et des soupirs de la langueur.
Valsin, jamais ton inconstance
N’avait connu la volupté :
Savoure-là dans le silence.
Tu trompas toujours la beauté ;
Mais sois fidèle à l’innocence.
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